Voici quelques histoires que je mets en ligne pour illustrer les réactions parfois positives parfois négatives des parents. Ces histoires doivent permettre de bien réfléchir sur le rôle parental dans la Bar Mitsva en regard du rôle de l'éducateur. Ces histoires sont vraies ! J'évite de donner les noms des protagonistes et des lieux pour ne gêner personne.
Un jour une maman m'appelle et me demande de prendre son fils en main. Le petit problème c'est qu'il ne reste que 2 mois pour le préparer à la Bar Mitsva.. - Est-ce qu'il sait lire ? - Oui, il a fait 3 ans de Talmud Thora et il a eu un professeur particulier l'année dernière pendant 6 mois. - Hum, pouvez-vous me le passer ? Elle va le chercher et je l'écoute balbutier des mots appris par coeur et faux du « adochem mele'h », un des premiers textes que l'on enseigne au Talmud Thora, basique et le plus facile à apprendre . - Redonne-moi ta maman. La maman reprend le combiné. - Ecoutez madame, franchement, il ne sait pas lire, et apprendre la Bar Mitsva pour dans 2 mois relèvera du miracle, mais je relève le défi ! Le mieux, c'est de prendre un premier cours le plus tôt possible, on ne peut pas tarder plus longtemps !!! Ce mercredi, demain, vous convient-il ? - Ah ? je ne sais pas, je vais lui demander. L'enfant dit à sa mère que le lendemain il a foot, et donc ce serait mieux un autre jour. Voici ce que fut ma réponse : - Madame, pas de soucis, vous allez faire une chose pour moi, il va bien s'entrainer demain, et surtout, qu'il prenne son ballon pour la Bar Mitsva, il nous fera une démonstration le jour J, à la synagogue. La réaction de ce parent d'élève fut radicale et exemplaire : « Vous avez raison, pas de foot demain, oui il est libre, à quelle heure souhaitez-vous le rendez-vous ? ». Mais il était impossible de préparer cet enfant avec une seule heure par semaine, alors j'ai imposé 3 heures minimum de cours, répartis dans la semaine pour obtenir un très bon résultat qui fut le programme minimum (voir: Programme) que font certain en une année d'apprentissage. Mais bon il ne faut pas compter sur un miracle, l'enfant a eu de la chance.
Un rabbin de la communauté m'appelle et me demande si je peux m'occuper de l'enfant d'une dame. Il me prévient cependant qu'elle est un peu éloignée de la religion et qu'il faut être très diplomate avec elle. Plus tard, la dame me téléphone et me demande s'il est possible que je donne des cours de Bar Mitsva à son fils. Je lui réponds : « Avec plaisir bien sur, pas de soucis. » Mais une étrange discussion survient : - en fait je voudrais vous poser une question, me demande-t-elle. - oui bien sur, je vous en prie. - vous connaissez cette synagogue. - oui je la connais. - est ce que vous savez si les hommes et les femmes sont au même endroit? - oui ils seront au même endroit. - vous me confirmez donc que dans cette synagogue ils seront mélangés ? - Ah ? non. Je n'ai pas dis mélangé, ils seront assis chacun dans une partie mais pas mélangés, il y a toujours une séparation minimale entre les hommes et les femmes dans les synagogues du consistoire. Alors elle me répond à cette affirmation avec un ton direct et très agressivement : -Ah non ! Non, non ! Ça ne va pas ! On n'est plus au moyen âge, non, non, non ! Vous êtes un extrémiste ça ne va pas. Personnellement je n'ai pas d'action dans telle ou telle synagogue et je ne faisais que décrire ce que je savais pour celle-ci. bref ça n'a pas collé du tout. Il ne restait que quelque mois pour que son fils apprenne un minimum de texte pour la Bar Mitsva. Je n'en sais pas plus, la personne finit par raccroché très très mecontente.
Une année j'ai du m'occuper d'un enfant qui avait un seul souci : il ne voulait pas faire la Bar Mitsva. L'enfant était un garçon très sérieux mais il avait développé une phobie à chaque étapes, à chaque fois qu'il était en progrès : il avait peur de devenir religieux. Il devenait terriblement hésitant, et avait peur de lever sa voix à cause des voisins. Son père m'appelait régulièrement en étant très alarmé : Est-ce que mon fils connaît quelque chose ? Est-ce que vous lui avez appris des textes ? En effet, l'enfant refusait systématiquement de montrer à son père le moindre niveau, le moindre texte dont il aurait pu être fier. En fait, c'est comme si à chaque fois qu'il avait assimilé une étape, il avait peur de décevoir son père. Jusque-là, c'est normal, mais la déception aux yeux de cet enfant était d'en savoir trop. peut-être, se disait cet enfant, peut-être que si je connais trop de textes, de prières, ou si je sais trop bien lire en hébreux tout le monde sera déçu de mes connaissances. Non pas qu'il savait mal lire, mais la déception viendrait, dans son esprit de savoir trop bien lire. Un garçon très étrange. Lorsqu'il a su lire, il semblait horrifier et déclarait ne pas vouloir continuer. Lorsqu'il a appris les Taamim, cette connaissance étouffait son esprit. Lorsqu'il a su faire le Chema, Baroukh Cheamar ou Achré, il devenait fou d'être capable de les lire. Apres la première montée, il rageait d'être ainsi capable de lire de l'hébreux sans les voyelles, imaginez son désarrois lorsqu'il a su aussi faire la deuxième montée. D'ailleurs après avoir appris tout cela, il a refusé corps et âme d'en faire plus, alors qu'il y avait largement le temps de terminer une troisième voire même, son niveau atteint, une quatrième montée. Cet enfant me stressait au plus haut point, d'autant plus qu'il ne montrait rien à son père qui avait l'impression que je me moquais de lui lorsque j'affirmais : votre fils connaît ! Et pourtant, son fils lui disait, jusqu'à la veille de la Bar Mitsva qu'il refuserait de la faire. Bar Mitsva, corvée et torture semblait être synonyme à un point que j'en avais marre de lui enseigner et que j'étais à deux doigts d'arrêter les cours avec lui. Mais j'ai tenu bon ! Yes ! Je me demandais quand même pourquoi est-ce que cet enfant était si retors avec la Bar Mitsva, de quoi avait-il peur ? J'ai eu la réponse à cette question après la Bar Mitsva ! Finalement la Bar Mitsva eu lieu un lundi ou jeudi, et tout se passa très bien à la grande surprise de l'enfant. D'ailleurs, lorsque le père mis ses propres tefilines, l'enfant fut très surpris et perturbé que son propre père sache les mettre. Le papa m'invita tout naturellement à venir à la fête organisée par la suite à la maison pour le repas de midi, à shabbat. Je ne le savais pas encore, mais apparemment j'étais le seul religieux et mon rôle fut aussi celui de Chomer. Enfin, bon il avait effectivement tout acheté cachère pour l'occasion avec un traiteur connu du Beth Din de Paris. Bon, je fus déçu car à la place d'un repas il y eu un buffet dinatoire, mais il est vrai qu'il y avait beaucoup de monde et il était très difficile de s'asseoir. Par ailleurs, tout ce monde me permettait d'être très discret et de ne pas trop toucher à tout. on ne sait jamais. Je fus quand même très déçu. Lorsque j'ai cherché l'enfant pour le Kidouch, il était dans sa chambre avec ses copains de l'école non juive, à jouer à la PlayStation, en plein Shabbat, à la place du « repas chabbatique ». Mais il est vrai que pas un seul n'avait fait l'effort de respecter le Shabbat. si ce n'est une ou deux exceptions sur bien 70 personnes. Mais d'où venait cette aversion du judaïsme ? Il est clair que le milieu n'aidait pas, quand les parents sont au téléphone à Shabbat, comment espérer voir leur fils être plus rigoureux. et pourtant j'ai essayé. Mais une réponse à cette aversion vint de la Mamie, la mère de son père. (De l'autre coté ils étaient presque normaux). La mamie vient vers moi et me demande avec un accent tunisien : -Dites-moi ? Vous êtes bien le professeur de mon petit fils ? -Oui c'est bien moi. - Dites-moi ? Vous ne lui avez pas trop appris ? Je rigolais en pensant à une blague. Je m'attendais à un compliment, comme ceux que m'avait fait le père du petit, mais non, il s'agissait en fait d'une critique. -Pardon ? Je n'ai pas compris la question ? Qu'est-ce que vous voulez dire par « trop appris » ? -Hé bien ! Oui ! J'ai vu qu'il a fait beaucoup de texte, c'est trop. On n'est pas des religieux, chez nous ; en Tunisie, en en faisait pas autant. C'est moi qui éduque mes enfants. Un jour, un rabbin a essayé de faire de mon fils un religieux, de quel droit il se mêle de l'éducation de mon fils. C'est honteux vous ne trouvez pas ? L'enfant avait fait à peine plus que le programme minimum. Je tombais des nus et je comprenais pourquoi l'enfant ne voulait rien apprendre. La mamie avait saboté le développement spirituel de son propre fils, elle était probablement à l'origine du même sabotage pour son propre petit-fils. Je suis partie 5 minutes après cette discussion, je ne me sentais décidément pas à ma place.
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