Pour apprendre à chanter il faut déjà partir avec un certain bagage, une voix, et un certain talent. Mais en vérité, cela ne suffit pas. Avoir du talent est très appréciable mais celui qui décide d’atteindre un niveau professionnel se doit de perfectionner ce talent. Je suis presque un autodidacte de la hazannout. Mais en réalité, ce n’est pas tout à fait exact. Ce que je vais expliquer maintenant est un parcours de hazannout qui permettra à tout ceux qui ont du talent de se reconnaître, certes, mais surtout de comprendre le chemin qu’il faut prendre pour progresser. Le maitre mot, pour améliorer son talent, c’est d’apprendre à écouter et retenir. A tout moment, il se peut que vous côtoyer un hazan ou un chanteur d’exception, hé bien posez-lui des questions précises et la réponse que va vous donner un professionnel sera de l’or. Encore faut-il le comprendre !! Je vais donc raconter certains conseils de chant que j’ai reçu de la part des hazanim qui sont ou était sur paris et qui ont tous des qualités spécifiques. Chacun de ces conseils est une valeur sûr et permet d’améliorer son propre niveau, sa propre oreille, sa propre technique vocale. Bien sûr, il est tout aussi bien de se prendre un professeur de chant, mais le vrai secret, c’est de prendre de tous pour se forger sa propre personnalité musicale.
Grand hazan emblématique de la synagogue de la Victoire, et dont le rituel est ashkénaze. Mr Attia, m’a donné deux grands conseils qui m’ont aidé à progresser. A une certaine époque nous mangions, ma famille et moi-même, régulièrement dans la Soucca de la synagogue de la Victoire. Et nécessairement nous étions en contact avec ce grand monsieur de la musique juive traditionnelle.
A cette occasion, il m’arrivait souvent d’aller faire quelque vocalise dans la grande synagogue ou même dans la Soucca. C’est là qu’Adolphe a vu en moi un petit défaut dans ma technique vocale. Il m’a expliqué très naturellement comment régler ce problème. J’avais une voix trop « pincé » et cela venait essentiellement du positionnement de ma bouche. A savoir qu’il existe chez les chanteurs orientaux un défaut qui peut fatigué à terme les cordes vocales : Lorsque l’on place le menton trop haut dans le chant. Il m’a donc appris à baisser le menton, pour économiser de l’énergie dans la voix, ainsi que pour permettre une plus grande portabilité. Cela permet d’avoir un meilleur écho, en quelque sorte.
A une autre occasion, il m’a encouragé à apprendre les partitions, mais cela était un peu trop dur pour moi. Je sais donc déchiffrer aujourd’hui des partitions très très lentement, mais les lire avec fluidité me demanderait trop de travail.
Un jour Adolphe m’appela avec un ami à le remplacer à la Victoire. J’étais gêner car je ne connaissais pas le rite. Il me dit que ce n’était pas grave, car il était malheureusement aphone. Et un aphone sa chante moins bien que quelqu’un qui ne connait pas le rite. En tout cas je fus surpris qu’un tel professionnel soit aphone. A cette occasion il m’a rassuré et appris que cela pouvait arriver à tout le monde. Et en quelles occasions ? Changement brutal de température, condition et pression atmosphériques défavorables, climatisation dans un avion, cigarettes du voisin, allergies … Toutes ces situations ne sont pas toujours faciles à éviter, mais il faut savoir qu’elles existent et que si parfois vous êtes malheureusement aphone, ce n’est pas toujours de votre faute. Attention à ce que vous mangez, cela joue beaucoup, mais même le plus attentionné ne peut rien contre un coup de froid qu’il ne s’était pas préparé à subir.
Célèbre violon de qualité exceptionnelle. Une comparaison sympathique m’a un jour été faite. J’avais postulé à une époque pour êtres ‘Hazan à la victoire, mais je n’étais pas très motivé car si je trouve très jolie la musique ashkénaze, je ne suis pas sur d’aimer sur le long terme, de ne chanter que cela à la synagogue. Je l’avais fait pour faire plaisir à une personne qui avait insisté pour me voir dans cette synagogue. Rappelez-vous que le ‘Hazan doit lui aussi vibrer pour sa prière ;) . Mais j’avais appris quelque morceau pour une audition devant des responsables de la communauté dont Mr Attia. Cela n’a pas collé et voici ce qui m’a été dit de la part d’un responsable : « Vous savez, un stradivarius est le meilleur des violons mais pour que le son sorte avec la qualité qu’on lui connaît, il faut que le musicien qui prend l’instrument en main joue souvent avec. Vous êtes comme un stradivarius mais qui n’a pas été assez travaillé » et en effet, j’étais un peu froid ce jour là, il faisait d’ailleurs assez froid dehors, et j’étais aussi un peu stressé de passer une audition. Mais même si je n’ai pas été accepté, être comparer à un stradivarius fait toujours plaisir. Mais j’ai appris de cette expérience surtout qu’une voix se doit d’être régulièrement travailler, attention cependant de ne pas casser les cordes ! Il faut travailler sans forcer, simplement et gentiment, la voix pour l’affiner et l’assouplir. Il faut aussi chauffer la voix avant de se lancer devant un publique professionnel ! C’est ce que j’ai retenu de cette expérience.
Hazan emblématique de la synagogue de Buffault. Je connais Léon depuis des années, on se croise régulièrement dans le quartier. Mais à l’occasion d’une tentative d’embauche pour devenir ‘Hazan de Buffault, il m’a pris pendant un temps sous son aile. Il m’a enseigné les rudiments de la hazannout portugaise traditionnelle. En fait il m’a donné un conseil sur la portabilité de la voix que je connaissais déjà. Mais cela fait du bien de confirmer certaines connaissances. Il a découvert d’ailleurs à cette occasion que ma voix pouvait remplir effectivement une synagogue comme Buffault. Je peux dire que ce qu’il m’a appris, par cette expérience, c’est plus une condition particulière du ‘Hazan moderne. En effet, être ‘Hazan ne se limite pas au chant, il faut aussi savoir gérer son publique, fidéliser ceux qui vous entourent et vous apprécient à la synagogue. Je n’ai pas bien retenu cette leçon, mais cela reste très vrai. Un ‘Hazan se doit de satisfaire sa communauté et la voix seule ne suffit pas. Cela demande un effort sur le caractère pour être en bon terme avec tout le monde. Après tout, n’a-t-on pas la responsabilité, en tant que Chaliah Tsibour de représenter la communauté ? A cet effet, un futur ‘Hazan doit tenir compte de son comportement vis-à-vis des fideles pour qu’au delà de la voix, ce soit aussi le personnage qui serve de représentant.
Hazan pendant des années à la rue St Lazare. Il est ‘Hazan de Buffault à cette date. Il était ‘Hazan de St Lazare, j’ai donc pu côtoyer Mr Darmon tout naturellement car en venant à paris, ma synagogue en tant que fidèle fut St Lazare. Il m’a donné pas mal de conseil et à plusieurs occasions j’ai pu observer attentivement pour en apprendre et retirer le meilleur.
C’est en l’observant lui et Mr Benchabat, lorsqu’ils étaient collègue, que j’ai appris le chant de « Bar Yohai », « Mi Zot Ola » et de nombreux autres chants. Mais en réalité sa qualité principale est la façon dont il aborde le chant. Il chante en décomposant très soigneusement chaque sonorité. Cela est très pratique pour apprendre. En effet, un vrai orientaliste chantera souvent avec de multiples variations vocales qu’il n’est pas aisé de repairer et d’apprendre aisément si on n’a pas l’oreille entrainée. Et à l’époque, je n’étais pas très entrainé. Or justement, ce que fait Philipe, c’est de décomposer soigneusement les chants très difficiles d’apprentissage. J’en ai conclu qu’avant de se lancer dans un chant orientale difficile, il faut d’abord repairer les sons principaux, les notes essentielles du chant sans tenir compte des effets orientalistes, des variations superflues. Puis une fois que le chant est bien décomposé, on pourra rajouter les effets orientaux, si possible. J’applique cette méthode pour enseigner des airs orientaux rudimentaire à des enfants qui ne sont pas du tout habitués. Ça marche bien.
Souvent on entend qu’il faut respirer par le ventre. A l’occasion d’une discussion ou d’un match de foot chabbatique l’après-midi de Chabbat avec lui, on a parlé de cette méthode de respiration si particulière. Personnellement j’ai toujours cru que les poumons se situaient au niveau du thorax et pas du ventre, mais alors que signifie « respirer par le ventre » ? Il me l’a expliqué avec même une petite démonstration. Et effectivement tout l’art de « respirer par le ventre » réside en fait dans la capacité à ne pas bouger les épaules et le torse, et à jouer en ne respirant qu’avec les muscles du ventre. Il m’a même transmis une méthode de musculation qui consiste à rester couché et faire l’exercice du ventre avec un dictionnaire un peu lourd dessus. Après pas mal d’entrainement cela a donné des résultats tout à fait positifs (je n’ai pas mis en œuvre l’exercice du dico ;)). J’ai appris plus tard qu’il s’agit en fait de jouer sur le diaphragme. Cela permet de doser son souffle, et d’améliorer son rythme. A terme, grâce a une maitrise de son souffle on peut élargir le spectre de sa voix sans fatigue excessive des cordes vocales qui par cette méthode ne sont pas sollicitées pour s’occuper de la respiration, car comme toute l’énergie se concentre sur le ventre, les cordes ne sont solliciter que pour le son et ne sont plus gêner par la respiration.
L’un des grands secrets du chant, c’est la récupération. C’est un des conseils qu’il m’a donné à l’époque et qui s’est vérifié à de nombreuses occasions. En effet, si la veille d’une prestation vous ne dormez pas assez, ou pas bien du tout, vous chanterez bien au début mais très vite vous serez épuisés. Vous aurez le sentiment d’avoir la voix cassé et après une telle prestation, chanter encore peut devenir dangereux… Reposez vous ! Mais il est vrai qu’être hazan impose des obligations, cependant, les fidèles n’ont pas toujours conscience que vous avez accomplit l’équivalent d’un marathon (à kippour notamment)… et qu’après ce marathon ils ont tendance à demander d’aller faire une petite course supplémentaire avec eux. Pitié messieurs les fidèles, vous aimez la voix des ‘hazanim, aidez-les à la conserver… Soyez indulgent !
En effet, ce n’est pas parce que l’on a un niveau qu’il faut se relâcher. Il est toujours nécessaire de réviser la prière dans les mots pour ne pas être pris au dépourvu ou hésiter le jour J. C’est ce qu’il me dit un jour quand je le vis faire une révision de la prière de Kippour.
Hazan pendant des années à la synagogue St Lazare. Il est un très grand chanteur et connaisseur de la musique orientale. St Lazare est une synagogue que je fréquente souvent en tant que fidèle et même en tant que ‘Hazan à plusieurs occasions. Une fois, un après-midi, Gad est allé au fond du grand couloir de la synagogue. Et pendant une petite demi-heure il chantait à voix basse. En fait il était en train de s’entrainer. De ce tableau, j’ai appris qu’en fait, un ‘Hazan doit toujours de s’entrainer. Les chants orientaux ne s’improvisent pas, et prendre une petite demi-heure un après-midi de Chabbat pour faire un petit entrainement sur les mélodies est la marque des grands chanteurs. Exemple à suivre ! Un petit conseil tout de même, si un professionnel s’entraine, et que tu as le désir de devenir ‘Hazan, alors il faudra réviser ou apprendre plus d’une simple demi-heure par semaine ! ;)
Très grand chanteur de la ‘hazannout marocaine et orientaliste, il est internationalement reconnu. Il avait une voix très puissante dans sa jeunesse et aujourd’hui la voix n’est plus aussi forte qu’avant. Et pourtant, je l’ai entendu dans un concert, et même si sa voix s’est réduite, la qualité du chant est exceptionnelle, la maitrise des airs est sensationnelle, je dirais même que sa voix s’est adoucie et rend les chants plus doux que ce qu’ils sont naturellement. Hé bien je l’ai rencontré un jour, complètement incognito dans un bus. Je suis allé le saluer, après tout je connais une partie de sa famille. Et puis juste pour le kif, on ne sait jamais, peut-être qu’en le saluant j’en apprendrais quelque chose. Ce fut fait. Il était assis au fond du bus et que faisait-il ? Il avait des écouteurs dans les oreilles. Il était en train d’apprendre ou plutôt de réviser des chants qu’il avait lui-même enregistré. C’est la marque des professionnels. Il ne s’agit pas d’écouter de la musique par simple agrément mais bien de révisions. Il n’y a pas d’âge pour toujours se perfectionner, il n’y a pas de niveau atteint pour arrêter de travailler sa voix et d’en apprendre toujours plus, voila ce que j’en ai retenu.
J’ai pris des cours avec Albert Bouadana pendant un an pour étudier et approfondir la Hazannout marocaine. Il m’a appris les Taamim de la Paracha et des Haphtarot à la marocaine. Le résultat c’est que je fais une sorte de mixte entre les Hazannout marocaines et algéroises car elles sont en fait très proches pour la lecture de la Paracha et de la Haphtara. Mais ce qu’il m’a appris c’est surtout les Bakachot. Je dois l’avouer je ne suis pas pour autant devenu un grand spécialiste par manque d’assiduité. Mais j’ai de bonnes bases grâce à lui et je maitrise quelques airs seulement. Et puis la méthode employée pour étudier est très simple : On enregistre et on apprend. Je propose des chants sur le site qui utilise cette méthode. Vous avez la possibilité d’écouter tout un tas de chant dont vous trouverez la compilation ici (lien sur audio de l’accueil). Merci Mr Bouadana ;) Mais comme la méthode est d’écouter attentivement, j’invite les futurs ‘Hazannim à faire comme moi, à s’enrichir de CD des ‘hazanamim et d’apprendre. C’est tout simple : Vous écoutez, vous répétez et vous vous débrouillez pour que ça sonne juste !
Jochaïe n’est pas ‘Hazan du tout, c’est un chanteur professionnel qui a participé à une comédie musicale très célèbre. Les fans le reconnaitront. J’avais activement participé, à son initiative, à un projet de groupe musical pour les mariages. Et vous pouvez le contacter en mon nom pour toute cérémonie musicale. Et en son nom pour toutes constructions musicales (compositions et arrangement) si vous avez besoin d’un studio ou d’un ingénieur de son. En sa qualité de chanteur il m’a donné un conseil que j’ai apprécié grandement. Je connaissais déjà le principe de la portabilité de la voix ainsi que les techniques du ventre que doit appliquer tout chanteur sérieux. Cependant, il m’a donné quelques précisions pour élargir la portabilité, pour donner une amplitude plus ferme. Il faut respirer pleinement. Avec technique, certes, mais il est très important dans le chant de ne pas lésiner à prendre des respirations franches et salutaires pour oxygéner les cordes vocales. Bien sûr il faudra placer sa voix mais quelque soit le placement vocale : Respirez !
Outils | Liens du site | Cours en ligne | Dossiers | Liens utils | Reflexions | Les Services |
---|---|---|---|---|---|---|
Google Chrome | Accueil | Taamim | Gélatine | Site du zero | ||
Firefox | Ministre officiant | Cheva Bera'hot | Fromage | Issuu | ||
Adobe Reader X | Cour de religion | Chansons | Matsa | Césu | ||
Talmud Torah | Prières quoitidiennes | Bonbons | ||||
Bar Mitsva | Sonner un choffar | Tefilines | ||||
Bat Mitsva | Attention à la voix | Tefilines en vidéo | ||||
Dessin | Paracha | |||||
Cuisine | Meilleurs sites de Torah | |||||
Birkat Hamazone |