Les Coutumes communautaires

Qu’est ce qu’un « bon ‘Hazan » ?

Les communautés ont des habitudes culturelles très différentes. Prenons la différence classique entre les ashkénazes et les sépharades. Les séfarades sont habitués, du fait de leur pérégrination magrébine, notamment, aux sororités orientales. Ainsi une prière chantée « à l’oriental » fera vibrer la fibre et l’oreille d’un juif marocain par exemple, et la prière de celui-ci vibrera tout autant, sa ferveur décuplera.
Les ashkénazes, habitués à des sonorités plus occidentales, proche de ce qui existe à l’opéra par exemple, aura besoin, pour vibrer, d’écouter un son proche de ce type de musique. Si un ‘Hazan chante comme Pavarotti, le grand cantor italien, la prière de ceux qui aime Pavarotti décuplera elle aussi en ferveur.
Mais il y a un MAIS :
En effet, si un séfarade très puriste des traditions sonores se retrouve dans une synagogue ou le ‘Hazan chante comme Pavarotti, il n’appréciera pas, et sentira que sa ferveur s’est enfuie lorsqu’il se bouchera les oreilles. Bref, il n’aura pas l’impression de vivre sa prière, de la réalisée pleinement. Bien que ce ‘Hazan ashkénaze soir hautement qualifié.
A contrario, si un ashkénaze se plonge dans l’univers d’une synagogue très orientale, il lui semblera être un touriste se promenant dans un marché arabe très animé. Pour lui c’est très intéressant ou pittoresque, mais sa prière lui passera à coté et aura lui aussi l’impression de ne pas avoir prié convenablement. Alors que le ‘Hazan oriental est lui aussi un professionnel qui connait parfaitement son métier.
Un bon ‘Hazan est celui qui par son chant permet aux fideles d’apprécier la prière. Or, selon les communautés, et le type de publique devant qui il doit chanter, il ne sera pas perçu de la même manière. La notion de « bon ‘Hazan » est finalement relative. A mon sens, et par expérience, est considéré « bon ‘Hazan » celui qui saura faire vibrer de 60% à 70% minimum de ceux qui sont présent dans la synagogue.

Des coutumes très différentes :

Un Minhag en hébreu est une coutume. Une coutume est une tradition héritée des générations précédente et qui est répandue dans une communauté donné.
Prenons un exemple : La levée d’un Sefer Torah.
La plupart des séfarades font la levée du Sefer Torah avant la lecture de la Torah, juste après le déshabillement de celui-ci. A contrario, la même levée sera exécutée chez les ashkénazes, à la fin de la lecture, lorsqu’il faudra enrouler le Sefer pour le ranger.
Dans tous les cas, on reconnaitra une sorte de loi tacite qui consiste à mettre en avant le Sefer Torah, à l’honorer en le levant. Cette loi est valable partout, mais son mode d’application diffère selon les communautés. Chez les séfarades cet « honneur » est rendu avant la lecture, alors que cet « honneur » est rendu après la lecture pour les ashkénazes.
Cela nous apprend une chose importante quant à la gestion d’une communauté pour un ministre officiant. Les communautés sont ancrées dans des traditions très particulières. Chaque communauté possède ses habitudes. Et pour être sur de bien représenté une communauté en tant que Chalia’h Tsibour, le ‘Hazan se doit d’apprendre les habitudes pour se conformer et faire apprécier le déroulement de l’office aux fidèles.
Le ‘Hazan a donc besoin de deux qualité pour être bon : Une bonne voix et une bonne connaissance des coutumes de son lieu de prière.

Oui … Mais « les coutumes, c’est l’enfer » !

Si un séfarade essayait de faire une Levée du Sefer chez des ashkénazes, on se jetterait sur lui pour qu’il comprenne son erreur. On verrait même cela comme une sorte d’affront à l’encontre de la Torah. Comment ose-t-il faire l’honneur de la Torah avant la lecture ?
C’est un déshonneur. (La réciproque est vraie, si un ashkénaze fait la même chose chez des séfarades)
Cette réflexion que pourrait avoir une partie de ceux qui sont présents est ridicule, car dans tous les cas, la volonté d’honorer la torah est présente dans l’esprit de tout le monde. Mais ces réactions sont possibles, quelque soit les communautés. En Géneral, ce sont des puristes qui se souciant de bien faire les choses se posent comme les gendarmes de la bienséance. Ce ne sont pas des réactions méchantes, mais elles peuvent causer des problèmes communautaires.
C’est ce qui fait dire aux sages du Talmud dans un jeu de mot hébraïque : « Minhag Quéguehinam ».
Les sages remarque astucieusement que les lettres qui compose le mot Minhag, Coutume, sont les même qui compose le mot « Guéhinam », c'est-à-dire l’Enfer.
Les sages veulent faire comprendre par ce jeu de mots que ce qui importe avant toutes choses, c’est la paix dans les cœurs de tous, la paix dans la communauté. Ce qui importe ce n’est bien évidemment pas la Minhag mais la loi. Dans notre exemple, la loi d’honorer la Torah est respectée, alors si une fois de temps à autre on ne suit pas la règle habituelle, l’essentiel est fait : On a honoré la torah. Et ceci n’est bien sûr qu’un exemple puisque des Coutumes, elles sont nombreuses à accompagner nos 613 lois.
Pourtant, s’il est vrai que les communautés doivent savoir évoluer, le ‘Hazan à le rôle très difficile de faire l’unanimité. Le problème pour un ‘Hazan, c’est qu’en voulant plaire à un, il ne plaira pas à un autre.
Futur ‘Hazan ! si on t’apprécie dans ta communauté, sache que tu es tout de même en première ligne (avec le rabbin) devant la complexité des Minhaguim.
Communauté ! Si tu veux garder ton ‘Hazan et une partie de tes compagnons de prière, sache relativiser tes Coutumes.

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